Dans le cadre de l'opération "2004 Année
George Sand" La Compagnie de l'Yerres présente : |
Une Soirée
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Spectacle théâtral et musical interactif |
et des Lectures-spectacles sur George Sand
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Calendrier des manifestations août-novembre 2004 SPECTACLE THEATRAL ET MUSICAL "UNE SOIREE CHEZ GEORGE SAND"
LECTURES-SPECTACLES SUR GEORGE SAND "George
Sand et Jeanne"
: Lecture en plein air sur le site qui a inspiré le roman Jeanne,
suivie d'un petit concert (Chopin) dans l'église de Toulx Sainte
Croix. Durée: 1h "La
musique dans la vie et l'œuvre de George Sand"
: Lecture-concert (oeuvres de Chopin, Schubert, Mozart, Liszt, etc.
interprétées par les élèves du conservatoire)
animée par Marie-Paule Rambeau, auteur de "Chopin dans la
vie et l'oeuvre de George Sand". Durée: 1h30 "George
Sand, Une vie d'écriture" : Lecture
à 3 voix, animée par Séverine Forlani, auteur de
"George Sand. Le défi d'un femme". Durée: 1h30
"George
Sand, Une vie d'écriture" : Lecture
à 3 voix, animée par Séverine Forlani, auteur de
"George Sand. Le défi d'un femme". Durée: 1h30
"Chopin
selon George Sand" : Lecture-concert (œuvres
de Chopin. Piano: Eric Astoul) animée par Marie-Paule Rambeau,
auteur de "Chopin dans la vie et l'oeuvre de George Sand".
Durée: 1h30 Pour la mise à
jour des dates voir le site internet http://www.lacompagniedelyerres.com |
« - Aimez-vous
les romans de Madame Sand ? Un Caprice Présentation du projet 2004, bicentenaire de la naissance de George Sand… Comment célébrer dignement cet extraordinaire personnage un peu oublié de nos jours, et donner envie au public de s’intéresser à nouveau à sa vie, à son œuvre ? Tel est le but de ce spectacle théâtral et musical. Au-delà des nombreux clichés qui, bien souvent, réduisent l’auteur à une provocatrice s’habillant en homme, fumant le cigare, courant d’amant en amant, et écrivant, entre deux pots de confiture, quelques romans champêtres, nous souhaitons donner une autre image de cette femme, notamment en la resituant dans un contexte historique avec les artistes qu’elle fréquentait alors. Ainsi, par un aperçu des relations de George Sand avec son entourage, le public pourra se faire une idée de l’influence qu’elle exerçait à l’époque, de son mode de vie et de son caractère, et il pourra redécouvrir des romans majeurs tels Indiana ou Mauprat, qui louent les vertus de l’amour fidèle et la supériorité morale de la femme. Une soirée chez George Sand, création de la Compagnie de l’Yerres, s’inspire d’un fait réel survenu en février 1840 : pour la première fois depuis leur rupture définitive en 1835, Sand et Musset se revoient au cours d’un dîner chez leur éditeur Buloz. Musset cherche à récupérer les lettres d’amour qu’il lui avait écrites, et probablement à renouer avec Sand. Mais celle-ci refuse de céder aux vertiges de la nostalgie : elle est désormais avec Chopin, elle l’aime et lui est fidèle. De ce refus, nous imaginons que Musset, blessé dans son orgueil, défie Sand d’oser parler ainsi de fidélité, en lui rappelant ses amants successifs et ses tromperies. George, en guise de réponse, lui propose une seconde et dernière rencontre chez elle, avec d’autres amis, où elle ferait représenter la pièce Un Caprice, sorte de conversation mondaine que Musset lui avait crûment dédiée et qui, justement, porte au pinacle la fidélité. Sand y interprèterait elle-même le rôle de madame de Léry (une femme haute en couleurs qui soutient l’importance de l’amour dans le mariage), Musset, Pauline Garcia et Chopin joueraient les trois autres personnages de la pièce, et l’auditoire serait composé d’amis proches comme Balzac, Delacroix, Dorval, Sainte-Beuve, Dumas, Arago, Buloz, etc. Musset, dépité, accepte, se disant qu’après tout ce serait une manière de faire connaître cette comédie qui, jusqu’ici, n’a eu aucun succès, et peut-être aussi, de récupérer ses lettres… L’intrigue commence donc deux semaines plus tard, dans le salon parisien de George Sand. Tous les invités (incarnés par une dizaine de spectateurs choisis dans le public) sont déjà là, à l’exception de Musset… Chopin joue ses dernières œuvres, et Sand et Garcia offrent confitures et vins de la région de Nohant. Cette ambiance charmante va hélas être troublée par l’arrivée de Musset : les deux anciens amants se parlent d’abord courtoisement, à propos de fidélité et d’amour, puis la conversation se teint vite de reproches et d’accusations. Musset sort, furieux. Chopin va calmer Sand par sa musique, Garcia va raisonner Musset par son sourire. Un Caprice peut commencer… L’ensemble du spectacle dure 2h (dont 1h pour Un Caprice, qui est joué dans son intégralité) avec entracte. Il met en scène 4 comédiens, dont 2 pianistes. Les costumes sont d’époque, ainsi que les accessoires et les meubles, qui reconstituent avec authenticité l’intérieur d’un salon bourgeois en hiver. Le projet, hormis la présence d’un piano, nécessite des moyens techniques très simples pour la lumière et le décor, en utilisant le plus possible le cadre du lieu d’accueil. Xavier Fahy, metteur en scène
Synopsis Une Soirée chez George
Sand se passe dans le salon de l’appartement parisien de
George Sand, rue Pigalle, à la fin du mois de février
1840.
Quelques invités du salon sont incarnés par des spectateurs :
Le spectacle se présente sous la forme de 7 tableaux, qui incluent Un Caprice. Le scénario varie légèrement, selon que tous les spectateurs (ex : théâtre à domicile, château) ou seulement quelques uns (ex : grand théâtre avec scène) font partie du salon. - 1er tableau : George et Garcia accueillent les spectateurs qui entrent dans la salle, tandis que Chopin joue au piano. Ils ont ainsi l’impression de « faire partie » du salon. Ceux qui interprètent un rôle précis (les « invités ») arrivent en dernier, et montent sur scène. - 2ème tableau : Tout le monde est installé. George prononce un petit discours sur le programme et les thèmes de la soirée : la femme, le mariage, la fidélité ! Chopin commence son petit concert (valses), et Sand et Garcia offrent aux invités vins et confitures de Nohant. Mais Musset n’arrive toujours pas. Or on ne peut jouer sa pièce Un Caprice sans lui... Louis Viardot propose alors à George Sand une surprise : les invités et lui vont lire chacun un petit texte écrit à son intention. - 3ème tableau : Musset arrive enfin et sa présence refroidit l’ambiance. Il parle d’abord très courtoisement, en expliquant pourquoi Un Caprice, et pourquoi il a accepté de venir ce soir. Il débat sur l’amour et la fidélité, thèmes que Sand semble approuver. Mais face à Chopin, et surtout face à Pauline et à George, deux femmes qu’il a aimées et qui l’ont rejeté, le poète s’anime très vite. Il défie George de parler de fidélité, lui rappelle ses tromperies et ses multiples amants, critique ses romans et son côté très maternel. Il tente de la ridiculiser devant ses amis. Mais en vain. Réalisant son insuccès, Musset se venge en affirmant qu’il ne jouera pas ; il claque la porte. Pauline part à sa suite pour tenter de le raisonner, et Chopin joue un des airs préférés de Sand pour la réconforter : c’est le Prélude de la « Goutte d’eau ». Pendant ce temps, des images des amants et de leur voyage à Majorque défilent sur le mur (projection de photos). Pauline revient et fait signe que tout est arrangé. Un Caprice peut commencer. Sand sort du salon pour se costumer… - 4ème tableau : Chopin joue un impromptu qui annonce le début de la pièce. Pauline devient Mathilde, jeune épouse naïve et timide ; Chopin joue le domestique, discret et dévoué ; Musset joue le comte de Chavigny, libertin raffiné de 30 ans, et Sand devient madame de Léry, femme mûre, mondaine et généreuse, la meilleure amie de Mathilde. L’intrigue se passe sous Louis-Philippe, à Paris, dans la chambre à coucher de Mathilde.
- 5ème tableau : L’entracte ! Elle est annoncée par un changement radical d’ambiance : la salle est éclairée et on entend (bande son) de bruyantes valses de Strauss, qui évoquent le « Bal » de la pièce Un Caprice! Tous les spectateurs sont invités à se lever, et à venir prendre un verre et des petits gâteaux avec de la confiture (offerts), soit à l’extérieur de la salle, au bar, soit sur scène, en fonction de la configuration du lieu. Monsieur de Chavigny se mêle aux spectateurs et échange quelques mondanités. Il invite une dame à danser, mais ne trouve pas celle qu’il cherche, madame de Blainville. Il s’en va et les spectateurs reprennent leur place. Les lumières et la musique s’adoucissent. Pendant tout ce temps, Mathilde n’a pas bougé de son fauteuil. - 6ème tableau : Un Caprice reprend son cours.
- 7ème tableau : Un Caprice est terminé. Les invités applaudissent les comédiens. Sand offre à ses invités des confitures rapportées de Nohant puis les congédie aimablement, car après cet agréable divertissement, elle doit se remettre à travailler. Musset tente une dernière fois de récupérer ses lettres et son amour. Sand, pour toute réponse, le remercie de sa très belle pièce et lui dit adieu, définitivement cette fois. Sand s’assied à son secrétaire, regarde avec tendresse Chopin, qui s’est remis à jouer, puis prend sa plume et écrit. Pauline se retire, discrètement.
Le monde de George Sand Un important travail de recherche L’écriture du texte d’Une soirée chez George Sand est le fruit d’une longue documentation sur le siècle romantique et sur l’œuvre et la vie de George Sand, mais aussi de Musset, Chopin et Garcia. La question s’est posée en effet d’introduire de manière cohérente Un Caprice en écrivant un scénario qui s’appuie sur des faits réels, notamment dans la chronologie des rencontres et la nature des rapports des personnages entre eux. Par exemple, d’après les éléments contenus dans Histoire de ma vie, ou Correspondance, ou dans des biographies comme George Sand (Francine Mallet), Chère George Sand (Jean Chalon), George Sand, un diable de femme (Anne-Marie de Brem) ou Chopin dans la vie et l’oeuvre de George Sand (M.P. Rambeau), nous avons dressé une liste des amis que Sand avait fréquentés à Paris en janvier ou février 1840, et donc qui pouvaient très bien être invités et présents à un soirée chez elle, rue Pigalle, fin février 1840. Les personnages ont l’âge et le statut qu’ils avaient cette année-là. De même, une étude a été faite sur le métier et les œuvres de George Sand en 1840 : elle n’en est plus à son premier roman ni à son premier article politique, elle en vit plutôt bien, même si sa générosité légendaire la crible de dettes, et c’est à un écrivain confirmé, et reconnu comme tel, que Musset s’adresse. Concernant ses positions sur le mariage et les inégalités sociales concernant la femme, le discours de Sand n’en est que plus clair et déterminé. Enfin, puisque rencontre il y a entre Musset et Sand, en présence d’un Chopin réputé jaloux, il a fallu se renseigner en profondeur sur les relations de Sand avec ses ex-amants et avec son « Chip-Chip ». Sand s’était juré de ne plus jamais revoir Musset après leur seconde rupture, car elle se méfiait de lui, et surtout d’elle même, sachant son cœur capable de s’embraser à la moindre étincelle. Après l’épisode Michel de Bourges (1835-1837), elle s’est assagie, et désormais elle vit avec le pianiste une relation peut-être platonique mais stable : amitié exclusive chez Chopin, amour maternel chez Sand. Si elle invite Musset chez elle, c’est de manière très officielle et, surtout, c’est par volonté d’initier sa jeune amie, Pauline Garcia, sur les réalités du mariage… Une adéquation entre ces personnages historiques et ceux d’Un Caprice Sand distribue les rôles du Caprice
à Chopin, Musset, Garcia et à elle-même en fonction
de leur ressemblance avec les personnages de la pièce :
Pourquoi Un Caprice chez George Sand? Une double évocation du nom « Sand » Dans la scène 8 du Caprice,
Musset fait dire à madame de Léry : « Avez-vous
lu ça, monsieur de Chavigny ? (…) Un article très
joli de madame Sand sur les orangs-outangs. (…). Ah ! je me trompe,
ce n’est pas d’elle, c’est celui d’à
côté, c’est très amusant. ». Paul de Musset explique, dans l’édition des Amis du poète : « Au moment d’écrire ces mots (avril 1837), l’auteur, qui avait sur la table de travail plusieurs livraisons de la Revue des Deux Mondes, en ouvrit deux au hasard. La première, du 15 mars 1837, contenait un article de M. Roulin sur les orangs-outangs ; la seconde, du 1er avril suivant, contenait un chapitre de Mauprat, par George Sand. L’étrange confusion que fait Mme de Léry prouve qu’elle ne lit que des yeux et qu’elle est tout à son plan de campagne. ». Cette interprétation des faits semble excuser une ironie légèrement féroce sur George Sand, mais surtout mettre un peu trop sur le compte du hasard le choix de ce nom. Certes, la liaison passionnée et houleuse des « Enfants du Siècle » a trouvé définitivement son terme en janvier 1835. Certes, en 1837, ils vivent chacun d’autres amours. Mais ces deux écorchés vifs n’en gardent pas moins une admiration l’un pour l’autre, qui se ressent dans leurs écrits. En témoignent deux œuvres postérieures à leur relation : Confession d’un Enfant du siècle (1836), et Elle et Lui (1850). Par conséquent, il nous paraît plus juste d’affirmer que l’utilisation du nom de Sand ex-amante, et surtout de celui de Sand en tant que femme écrivain (qui bouscule les idées préconçues sur le mariage et le statut de l’épouse dans le couple), est mûrement réfléchie, et redouble de piquant si la pièce vient à être jouée en présence de George Sand. Une vision élogieuse de la femme Un Caprice porte au pinacle l’esprit féminin. Tout comme George Sand dans Mauprat, le poète Musset s’applique à démontrer la supériorité morale de la femme sur l’homme. Cette pièce ne fut-elle pas traduite en russe sous le titre L’esprit féminin vaut mieux que tous les raisonnements ? Le sujet en est donc tout à fait acceptable par un écrivain avant-gardiste sur la cause féminine. Le très misogyne monsieur de Chavigny, représentant d’une grande majorité de la gente masculine de l’époque, est forcé d’avouer à la fin de la pièce qu’il s’est laissé prendre au piège. Il reconnaît en madame de Léry (une femme donc !) un adversaire à la fois plus rusé et plus moral que lui. Et par la suite, il va peut-être avoir une plus haute estime de son épouse et cesser des remarques aussi blessantes que « Vous espériez ? » (scène 2). Comme si une femme n’était pas capable de penser… Cette « supériorité morale de la femme » se retrouve dans le comportement stoïque dont Sand fait preuve au dîner chez Buloz, face à Musset qui souhaite la reconquérir ; Une Soirée chez George Sand la met une seconde fois « à l’épreuve », mais elle ne cède toujours pas, malgré la sage relation qu’elle entretient avec Chopin, elle qui a été habituée à plus aventureux. Elle est loin d’avoir été la femme frigide qu’on a souvent comparée à l’héroïne se son roman Lélia, mais elle semble suivre, après les ivresses de jeunesse, l’exemple conseillé par madame de Léry à Chavigny. Mariage d’amour et fidélité dans le couple : deux thèmes chers à Musset et Sand Le dénouement du Caprice laisse
présager que le Chavigny va changer d’avis sur sa conception
du mariage (et du même coup, sur les romans de madame Sand !)
: on se marie par amour, et non par convention ni par intérêt.
Madame de Léry lui fait comprendre que le mariage sans amour
ne vaut rien et que « quand il s’agit d’un jour de
noce, cela vaut la peine d’y penser » (sc. 8). Cela rejoint
ainsi l’opinion de George Sand, qui, à dix-sept ans déjà,
renonçait au mariage de convenance, et refusait à ce titre
tous les partis qu’on lui présentait. Elle ne changera
pas d’opinion sur le mariage et l’amour car elle rapporte,
dans Histoire de ma vie : « Les rapprochements sans amour
sont quelque chose d’ignoble à envisager. ». Un Caprice met également en avant la fidélité dans le couple. Ce dernier point concerne un principe fort et important à la fois pour Musset et Sand, car ils l’idéalisaient, et comme tout idéal, ils avaient du mal à l’atteindre… Nul doute que Musset était sincère, quand il fit entrevoir, à la fin de sa pièce, que les Chavigny pouvaient se réconcilier et retrouver le chemin de l’amour fidèle (Cette éventualité est envisageable car le « dérapage » est récent et madame de Léry semble avoir agi à temps.). Nul doute que Sand était aussi sincère quand elle écrivait à son fils « Quand on aime, on est persuadé qu’on sera fidèle (…). Si l’amour exclusif n’est pas possible pour toute la vie (ce qui n’est pas prouvé) qu’au moins il y ait une série de belles années où on le croit possible. ». C’est pourquoi ce parallèle semblait intéressant à mettre en avant dans une Soirée chez George Sand, où Sand parle de son amour fidèle pour Chopin, et tente d’enseigner la vertu de cette fidélité à Pauline Garcia. Seulement, des faits historiques viennent contredire ces tentatives et cette sincérité dans l’écriture et le discours : la douloureuse expérience du couple amoureux à Venise, où Musset courait les filles pendant que Sand, désespérée, se réfugiait dans les bras du séduisant docteur italien Pagello, en est un bon exemple. Ou encore : Pauline Garcia, mariée depuis quatre ans à Louis Viardot, devient en août 1844 l’amante de Maurice, le propre fils de George Sand. Triste ironie du sort... Si Pauline Garcia avait vraiment joué Un Caprice, comme nous le suggérons dans ce spectacle, cela aurait peut-être changé les choses… Une comédie amusante et raffinée sur fond dramatique Un Caprice est l’histoire d’un « enfantillage » par lequel une société aristocratique douée de beaucoup d’esprit exprime et retrouve, à travers les symboles, les péripéties du jeu de l’amour, de l’amitié, de l’amitié amoureuse. C’est une soirée mondaine, à la fois intime et élégante, frémissante de sensibilité et pétillante d’esprit, où à tout moment, le spectateur se sent invité et dont il est rendu complice : la distance dramatique est abolie à ce point que, pour un peu, il croirait prendre le thé, lui aussi, dans la chambre de Mathilde ! Le ton incomparablement léger et gracieux de cette courte pièce (écrite à une des rares périodes heureuses de la vie de Musset, et qui ne connut un grand succès que dix ans après sa publication dans la Revue des Deux Mondes, le 15 juin 1837) vient s’opposer au ton dramatique par lequel commence Une Soirée chez George Sand : Musset et Sand, malgré leurs précautions, ré-ouvrent vite les blessures de cœur qui avaient eu tant de mal à cicatriser. Puis les valses de Strauss, la bonne humeur de madame de Léry et l’heureuse issue d’Un Caprice font oublier ces souffrances… Mais elles réapparaissent inéluctablement à la fin, au moment où Musset fait ses adieux et quitte Sand, ainsi que Pauline Garcia, qu’il a également aimée.
Les textes Association de textes classiques et modernes Le texte d’Un Caprice est repris dans son intégralité, suivant l’édition des Comédies et Proverbes de 1853, ainsi que le poème Adieu que Musset aurait semble-t-il écrit à l’attention de Pauline Garcia en 1839. D’ailleurs celle-ci en lira une partie au 7ème tableau d’Une Soirée chez George Sand. Les dialogues originaux entre Sand, Musset, Chopin et Garcia sont écrits par Xavier Fahy, qui a repris quelques extraits de correspondances de Sand, et qui s’est inspiré de nombreuses biographies, romans et films composés à leur sujet. Le style est « parlé », mais bourgeois et soutenu. Unité entre les histoires L’ensemble de la pièce étant construit sur un système de parallélisme des scènes et des situations, le public peut donc comparer, de manière continue, les personnages d’Un Caprice (avec représentation du « Bal des Ambassadeurs », scène non écrite mais suggérée par Musset) à ceux du salon de George Sand. Certaines phrases ou répliques prennent ainsi pour le public un double sens. Les trois règles d’unité
ont été respectées : La mise en scène Puisqu’il y a un parallélisme entre trois mondes distincts, le passage de l’un à l’autre doit s’effectuer de manière claire et presque naturelle. Cela se traduit par une mise en scène homogène, basée sur des personnages au caractère proche d’un monde à l’autre, sur un décor, un éclairage et une ambiance musicale similaires. Pour Un Caprice, la mise en scène se veut discrète et elle s’efface devant Musset. Il ne s’agit pas en effet de ramener le texte à soi pour servir goûts et ses propres opinions, mais au contraire de servir le texte et le message que l’auteur a exprimé. De facto, aussi bien pour le caractère des personnages que pour l’intrigue ou les indications précisant noms, accessoires, décors, déplacements ou intonations (dans le texte comme dans les didascalies), tout a été fidèlement reproduit. C’est sur ce modèle que s’est effectuée ensuite la mise en scène générale pour l’ensemble du spectacle. Musique et harmonie Puisque George Sand écrivait : « La musique me jette dans des extases et dans des ravissements qui ne sont pas de ce monde », il semblait nécessaire d’accorder à la musique classique, précisément romantique (Liszt, Chopin, Strauss Père), une place relativement importante, plus importante que Musset ne le précise dans Un Caprice. La musique donne ici un rythme et une couleur au texte, elle sert l’intrigue avec des notes d’humour, d’intimité ou de tristesse, selon le cas. Elle est le lien entre les changements de situations et de personnages. Des personnages « comme si c’était vous » Une bonne pièce de théâtre
doit trouver les moyens justes et efficaces pour atteindre son public,
l’intéresser et le distraire. La mise en scène la
seconde dans cet objectif. Un bijou dans un écrin… Un Caprice est un bijou : telle est l’impression que laisse la pièce à la première lecture. Tout est précieux, délicat et nuancé. Rien ne manque, rien n’est en excès. Le fait d’avoir inclus cette pièce dans Une Soirée chez George Sand augmente le plaisir de cette ambiance particulière et donne un côté plus réel au message exprimé par Musset. Sur scène, le bijou est placé dans son écrin ; le contenant devient tout aussi agréable à l’œil, au toucher, à l’odeur, que le contenu. La mise en scène s’applique donc à créer une ambiance intime où l’élégance des personnages, tant au niveau du phrasé que du comportement, et celle du lieu dégage une sensation de bien-être et de rêve. Vivre un moment dans un autre monde, se laisser transporter au gré de l’histoire, puis se retrouver dans son fauteuil à la fin du spectacle avec un émerveillement dans les yeux, c’est cela aussi, le théâtre !
Les musiques employées Toutes les musiques sont jouées au piano (exceptées les valses du « Bal des Ambassadeurs », qui sont sur une bande son). Les choix musicaux se font en fonction de trois critères :
3ème tableau :
Franz Liszt : Hexameron ; Frédéric Chopin : Hexameron,
valse, prélude, impromptu 4ème tableau, scène
2 : Johann Strauss Père : Valse 5ème tableau :
Frédéric Chopin : Nocturne ; Johann Strauss Père
: Valses 6ème tableau, scène
8 : Johann Strauss Père : Valse Fin du 7ème tableau :
Frédéric Chopin : Impromptu
Les costumes Les comédiens qui jouent Pauline Garcia et Alfred de Musset entrent directement costumés, dans le salon, pour le jeu d’Un Caprice. Le comédien/pianiste changera de tenue (changement simple et rapide) selon qu’il jouera Chopin ou le domestique. George Sand quitte sa tenue classique au 2ème tableau pour apparaître en robe de bal rouge au 4ème tableau. Les costumes correspondent à la mode de l’époque (Louis-Philippe). Ils sont riches et choisis en fonction de trois critères :
Sand / Madame de Léry
Pauline Garcia / Mathilde
Musset / Monsieur de Chavigny
Chopin / Le domestique
Les invités sont avec leurs propres habits, si possible en tenue élégante et classique. Des accessoires (éventail, chapeau, binocle, etc.) leur seront prêtés pour évoquer un style bourgeois 19ème siècle. Costumes et accessoires proviennent du Théâtre de La Ville de Paris, de fabricants et loueurs spécialisés et de biens personnels de la Compagnie.
Le décor Le décor est réaliste. Il reconstitue en détail l’intérieur d’un salon bourgeois du XIXème siècle, confortable et douillet. Il donne au spectateur l’envie d’y habiter. L’installation est rapide (20 minutes)
et ne présente aucune difficulté. Le décor : Le mobilier : Les accessoires de décor : L’ensemble du décor est fourni et installé par la compagnie. Il peut être réduit au minimum d’une table et de deux fauteuils. Il n’y a pas de changement de décor. Les chaises des invités sont installées en avant-scène, dos au public, de manière à ne pas gêner les autres spectateurs.
L’éclairage L’appartement est chauffé et éclairé comme s’il faisait nuit froide dehors (l’action se passe le soir). Pour créer une ambiance intime et romantique, nous avons recours à trois procédés :
Les effets de lumière, efficaces et simples, sont au nombre de 6 :
Le réglage des lumières est donc axé principalement pour rehausser l’effet « bougies » qui sont éteintes puis rallumées (variateur électrique) et pour évoquer le bal des ambassadeurs. Il serait souhaitable de projeter sur un drap blanc, au-dessus de la cheminée, le portrait des personnages invités quand ceux-ci s’annoncent au moment de monter sur scène (3ème tableau). Pour cela, il faut un projecteur d’images situé en régie ou derrière le drap.
Le bruitage Il est limité à deux effets :
Les bruits de porte, de chevaux et de voix venant de l’extérieur ne sont volontairement pas retransmis, pour mettre en avant le calme de l’appartement, puis l’ennui et l’isolement de Mathilde, dans cette maison où rien ne se passe, mais surtout pour créer une tension de voir surgir dans la chambre une personne qu’on n’entend pas arriver :
Ainsi, le spectateur ne perçoit des événements extérieurs que ce que les personnages perçoivent eux-mêmes, ou font croire qu’ils perçoivent. Le jeu de la pièce, et notamment celui du 1er tableau et de la scène 8, n’en devient que plus captivant.
A la rencontre du public… Impliquer le public à la réalisation
d’un spectacle, c’est lui donner envie d’aller le
voir, et, dans ce contexte précis, c’est lui donner envie
de redécouvrir George Sand et le monde qu’elle fréquentait. Interactivité L’idée est de proposer à tous les spectateurs ou à quelques spectateurs seulement, en fonction du nombre de personnes présentes dans la salle, d’incarner sur scène les invités du salon de George Sand (voir rubrique « Synopsis ») : le public doit avoir l’impression, comme il l’a été expliqué plus haut, de prendre le thé avec les personnages et de faire partie du cercle privilégié de l’écrivain. Cette démarche se réalise
de deux manières différentes : Théâtre à domicile Le spectacle se passe dans un salon. Il est donc tout à fait concevable de le faire représenter chez un particulier ou dans une salle qui évoque un salon bourgeois, l’ambiance intime et romantique d’une soirée littéraire et musicale, où des artistes de marque expriment leurs talents. Dans le cas où les spectateurs ne sont pas trop nombreux, et que le lieu le permet, la scène investit l’ensemble de la salle qui devient alors un salon, et tous les spectateurs avec les comédiens, deviennent les invités de ce salon. C’est aussi une façon originale de donner vie à un lieu qui n’a pas l’habitude de recevoir ce genre de prestation et d’inciter les gens, par le bouche-à-oreille, à venir voir le spectacle. Documentation L’association propose, en amont
du spectacle, des manifestations et expositions dans les lieux culturels
et les bibliothèques de la ville, et notamment avec les
établissements scolaires.
L’équipe artistique et technique La mise en scène
L’interprétation Les trois comédiens principaux sont issus des Conservatoires du Centre et du 11ème de Paris. Ils ont été choisis en fonction des deux personnages qu’ils incarnent chacun :
L’encadrement technique
La Compagnie de l’Yerres La Compagnie est une association loi
1901 à but non commercial créée en novembre 2003,
avec pour siège social le 10, rue Sermonoise – 77380 Combs-la-Ville.
Ses objectifs sont au nombre de quatre
: Le spectacle proposé entre dans le cadre de l’opération « 2004, année George Sand » organisée par le Ministère de la Culture : celui-ci annonce toutes les festivités en relation avec l’écrivain sur le site www.georgesand.culture.fr. La Compagnie de l’Yerres est candidate, pour cette création, des concours « Prix Paris Jeunes Talents » et « Envie d’Agir » en 2004. Calendrier des représentations
pour Une Soirée chez George Sand en 2004 : Côté « Educatif », l’association a signé pour 2004-2005 un contrat avec la Mairie de Paris (DASCO/Ateliers Bleus) pour enseigner en milieu scolaire le théâtre et la musique aux enfants.
L’équipe administrative Président : Christophe Courtois, outre son rôle de président, s’occupe de la communication. A Combs-la-Ville, il a entraîné de jeunes athlètes, présidé l’association culturelle de jeunes « Boomerang », et fait aujourd’hui partie de la « Confrérie des Compagnons d’Irminon », association d’œnologie. Il est cadre bancaire, formateur à la Société Générale, à Paris Bureau : Le bureau propose les activités que la compagnie développe ensuite, et participe à l’élaboration des spectacles. Il est composé de membres venant de divers horizons (cadre supérieur, pharmacien retraité, musicien, etc.). Ils ont tous une « fibre artistique » et ont déjà géré d’autres associations en Seine-et-Marne. Leur apport au niveau relationnel et créatif est donc important. Directeur administratif et artistique : Xavier Fahy gère l’association et en commercialise les activités. Formé en gestion internationale et en management culturel, il a travaillé 3 ans dans la publicité et la télécommunication (France et RFA), administré deux villages du Club Med (Vittel et Côte d’Ivoire), et une compagnie de danse, la « Compagnie Myriam Dooge » (Montreuil). Graphiste : Elise Le Jouan, urbaniste de profession, a créé le logo et le site internet de l’association. Elle dessine les affiches des spectacles, et assiste le président dans la communication.
En résumé, les 10 points forts de ce projet 1) Adéquation avec le bicentenaire
George Sand Fiche technique
Contact Compagnie de l’Yerres
- Xavier FAHY, Directeur |