Le public assistera à une succession de tableaux fugitifs où le jeu interactif des artistes amplifiera la richesse des interventions : texte - chant - piano - image - mouvements représentés en solo, duo, trio ou quatuor. Certains d’entre eux s’inspireront des “petites formes improvisées” chères à Chopin.

Eugène Delacroix nous a laissé les portraits des deux artistes qui faisaient primitivement partie d’une même toile. Antérieurement au spectacle, le travail du plasticien va s’élaborer à partir de ces oeuvres en les métamorphosant. Il aura créé des variations sur les thèmes traités au cours du spectacle : nature, amour, inspiration, bonheur, solitude... Par un apport de matières nouvelles, il élaborera un véritable concept plastique qui transposera les deux artistes dans le monde d’aujourd’hui et qui, par son contenu, ouvrira la capitale parisienne à des échanges culturels européens.

Il s’agit en effet d’illustrer les écrits précurseurs et toujours actuels de George Sand (romans, contes, correspondances, impressions et journal intime), de faire découvrir les mélodies méconnues (pour voix et piano) de Frédéric Chopin et d’évoquer les différents abords romantiques à sa composition musicale.

Au cours de ces instants opératiques, un acteur gestuel mettra en mouvement les fantaisies, les visions du musicien et toute la nature sensuelle de Sand. (Nous savions par ailleurs que Chopin excellait par ses croquis et passait pour un mime accompli.)

Un travail de mise en scène concernant chacun des artistes ponctuera tous ces "moments" : il sera créé un découpage littéraire (textes dits par la chanteuse), musical (voix et piano, piano seul) et visuel (projection de diapositives d’après le travail du plasticien et chorégraphie dans l’espace).

Les extraits des mélodies opus 74 : Dumka, Wiosna, Csary, Dwojaki, les Mazurkas sur des textes de Pauline Viardot et quelques pièces pour piano seul (ballade, nocturne, impromptu, étude, prélude) alterneront avec des écrits de G. Sand et d’autres artistes qui les entouraient (Musset, Liszt, Delacroix, Grzymala, Fontana).

L’enchaînement scénique de tous les thèmes romantiques (la nature, l’enthousiasme, la grâce, l’inspiration, l’explosion de la création, les "sortilèges" de l’amour, l’ouverture au bonheur, la solitude de l’artiste, l’incommunicable souffrance, l’abandon , la simplicité, les éternités…) multipliera la synergie de toutes ces expressions artistiques et veillera à une lecture fluide et attrayante.