Réponse d'Aline Alquier

Nous avons effectué des recherches dans la correspondance et dans les agendas de George Sand. Non seulement celle-ci n'a jamais séjourné au château de Laplaud, mais il ne semble même pas qu'elle ait visité Limoges. Tout au plus se souvient-elle d'un "somme" qu'elle y fit en 1829 avant de reprendre sa route vers Périgueux.
Pourtant la gloire naissante de George Sand lui valut d'avoir, entre autres émules, une limogeoise, Caroline Marbouty, fille d'un conseiller à la cour royale de Limoges, ayant épousé le greffier du Tribunal de cette ville. Délaissant son vieil époux et sa province, elle se fixa à Paris en 1836, dans le but de se lier à des célébrités tout en écrivant des romans (médiocres selon Georges Lubin). Le flot d'éloges que, dans une lettre de mars 1836 elle déversa sur Sand embarrassa cette dernière, au point qu'elle l'éloigna d'un vigoureux : "Ne cherchez point à me voir ! "(George Sand, Correspondance, éd.Lubin, t.III, lettre du 31 mars 1836, p.322).
Repoussée par le modèle féminin auquel elle brûlait de ressembler, Caroline se lia avec Balzac en compagnie de qui elle voyagea en Italie en juillet-août 1836. Vêtue en jeune garçon et sous couvert de plaisanterie, elle n'hésita pas à se laisser prendre pour ...son idole La rumeur ne manqua sûrement pas de laisser des traces en Limousin ou l'on dut se souvenir d'un autre voyage, il n'y a pas si longtemps auprès d'un poète fameux. Ainsi se bâtissent quelquefois les châteaux en Espagne...