Réponse de Sylvie Veys
Luigi Calamatta est né
à Civitavecchia le 21 juin 1801. Devenu orphelin très
jeune, il suit son goût pour les études artistiques et
commence des études de gravure sur cuivre. Il fut notamment
l’élève de Ricciani et Marchetti. Il commença
à travailler à 19 ans. D’abord en Italie, puis
en France, où il arrive en 1822. Il y devient l’élève
de Ingres, qui sera d’ailleurs le parrain de sa fille Lina,
future bru de George Sand. Luigi Calamatta se fait connaître
notamment en gravant le masque funéraire de l’Empereur
Napoléon et Le vœu de Louis XIII de Ingres, exposé
à Paris en 1837.
George Sand le rencontre en 1835, lorsque son éditeur, Buloz,
lui commande son portrait. (Voir à ce sujet SAND George, Histoire
de ma Vie, Gallimard, Paris, 1971, Bibliothèque de la
Pléiade, tome II, pp.276-277). Calamatta et Sand nouent tout
de suite une grande amitié. Il gravera en tout trois portraits
de la romancière. Celle-ci écrira d’ailleurs à
son sujet un article qui contribuera grandement à le faire
connaître et à accroître sa popularité.
(Voir à ce sujet SAND George, Questions d’art et
de littérature, des Femmes, Paris, 1991, pp.99-107.)
A partir de 1836, Calamatta devient professeur à l’Académie
des Beaux Arts de Bruxelles. Il se marie en 1840 avec Joséphine
Raoul-Rochette, petite-fille du sculpteur Houdon et élève
d’Ingres. En 1842 naît Marcelline (dite Lina), leur fille
unique. En 1852, Joséphine Calamatta abandonne son mari et
sa fille et reste à Paris, tandis que Luigi et Lina s’installent
à Bruxelles, à Gênes puis à Milan. (A propos
de Joséphine Calamatta : CHEVEREAU Anne, Joséphine
Calamatta, élève d’Ingres et mère (méconnue)
de Lina, dans Les Amis de George Sand, 1986, n°7,
pp.25-30.)
En juin 1861, Calamatta et sa fille passent trois jours à Nohant.
A cette époque, Sand cherche la bru idéale qui pourrait
épouser son cher fils Maurice. Dès le 20 mars 1862,
Sand demande la main de Lina et le mariage aura lieu le 17 mai 1862.
Lina et Maurice auront trois enfants : Marc-Antoine, dit Cocoton,
qui ne vivre que quelques mois (1863 - 1864) ; Aurore, dite Lolo (1866-1961)
; Gabrielle, dite Titite (1868-1909).
Jean-Baptiste Clésinger
est né le 22 octobre 1814 à Besançon. Il devient
sculpteur comme son père, étudie à Florence,
et expose au salon de Paris en 1843. Il est habile et ses sculptures
font beaucoup parler en raison de leur sensualité, notamment
La femme piquée par un serpent, exposée au
salon de 1847.
En 1847 également, il écrit à George Sand et
lui demande sa protection, lui proposant par la même occasion
de réaliser son buste et celui de Solange, la fille de la romancière.
Lors des séances de pose, il séduit la jeune fille,
pourtant fiancée à un gentilhomme berrichon. Clésinger
mène alors son projet de mariage tambour battant, croyant la
romancière beaucoup plus riche qu’elle ne l’est.
Le couple aura deux enfants, prénommées Jeanne toutes
les deux. La première, née en 1848, ne vivra que quelques
mois. La seconde, la fameuse Nini, naît en 1849 et meurt en
1855, victime des dissensions de ses parents. En effet, le ménage
« diabolique » connaît très rapidement des
crises. La séparation devient effective et les parents se disputent
la fillette.
Clésinger mourra le 5 janvier 1883.