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1er juillet (12 messidor an XII) : naissance à Paris, 15 rue Meslay (actuel 46), d’Amantine-Aurore-Lucile Dupin (baptisée le lendemain à Saint-Nicolas-des-Champs avec les prénoms Amandine-Aurore-Lucie) ; probablement à cause d’une mauvaise traduction du calendrier révolutionnaire, elle a longtemps cru qu’elle était née le 5 juillet, et c’est ce jour-là qu’on fêtait son anniversaire. Son père, Maurice Dupin (1778-1808), est lieutenant de chasseurs à cheval et officier d’état-major ; il descend des rois de Pologne par sa mère, Marie-Aurore de Saxe (1748-1821), fille naturelle du maréchal de Saxe, qui a épousé en 1777 le financier Louis-Claude Dupin de Francueil (1715-1786). Maurice Dupin a épousé in extremis le 5 juin Sophie Delaborde (1773-1837), d’origine modeste (son père est oiselier à Paris) et de mœurs assez légères : elle a eu avant Aurore une fille naturelle, Caroline Delaborde (1799-1878, plus tard Mme Cazamajou) ; de son côté, Maurice Dupin a un fils naturel, Pierre Laverdure dit Hippolyte Chatiron (1799-1848) ; G. S. gardera des liens affectueux avec son demi-frère et sa demi-sœur.
Maurice Dupin ayant été nommé chef d’escadron et aide de camp de Murat, Sophie, enceinte, part le rejoindre en Espagne avec la petite Aurore ; elle accouche à Madrid d’un fils, Auguste-Louis, le 12 juin (il mourra le 8 septembre) ; le mois suivant, la famille rentre en France et s’installe à Nohant chez Mme Dupin de Francueil. Le 16 septembre, Maurice Dupin meurt à La Châtre d’une chute de cheval.
Sophie Dupin se désiste de la tutelle de sa fille en faveur de Mme Dupin de Francueil, qui va assurer, jusqu’à sa mort, la garde et l’éducation d’Aurore. Celle-ci vivra ses années d’enfance à Nohant, sauf quelques séjours à Paris avec sa grand-mère. Son éducation est confiée à Jean-François Deschartres, l’ancien précepteur de son père, qui l’élève avec Hippolyte Chatiron. Les relations sont très tendues entre la grand-mère et la mère, qui vient cependant chaque été voir sa fille. Aurore, qui a appris tardivement le catéchisme, fait sa première communion à La Châtre en 1817.
Aurore est mise en pension à Paris, au couvent des Dames augustines anglaises, rue des Fossés Saint-Victor (disparu lors du percement de la rue Monge) ; elle va y parfaire son éducation, apprenant l’anglais et l’italien ; elle traverse une période d’intense ferveur religieuse et mystique.
12 avril : Aurore quitte le couvent, et sa grand-mère, qui voudrait la marier avant de mourir, la ramène à Nohant. Immenses lectures (notamment Rousseau et le Génie du christianisme), pratique de la musique, chevauchées dans la campagne avec Hippolyte Chatiron, correspondance suivie avec les amies de pension.
Aurore se fait l’infirmière dévouée de sa grand-mère, frappée d’apoplexie et qui va décliner ; plusieurs projets de mariage s’échafaudent. Le jeune Stéphane Ajasson de Grandsagne vient lui donner des leçons d’histoire naturelle. 26 décembre : mort de Mme Dupin de Francueil.
Ayant refusé la tutelle de son cousin René Vallet de Villeneuve qui veut la forcer à rompre avec sa famille maternelle, Aurore quitte Nohant avec sa mère le 18 janvier. Lors de séjours au château du Plessis-Picard près de Melun chez les Roëttiers du Plessis, elle fait connaissance de Casimir Dudevant (1795-1871), qu’elle épouse le 17 septembre à Paris ; les jeunes époux prennent possession de Nohant à la fin d’octobre.
30 juin : naissance de leur fils Maurice à Paris.
Les Dudevant partagent leur temps entre Nohant, le Plessis-Picard et Ormesson ; ils s’installent à Paris pour l’hiver. Le ménage n’est pas heureux, les divergences de goûts deviennent patentes entre les époux.
Aurore traverse une crise mystique et fait une retraite de quelques jours chez les Dames augustines anglaises. Juillet-août : voyage des Dudevant aux Pyrénées ; Aurore y retrouve ses amies Aimée et Jane Bazouin ; à Cauterets, début d’une liaison amoureuse, romantique mais platonique, avec Aurélien de Sèze. De septembre à avril 1826, séjours à Bordeaux et à Guillery (près de Nérac) chez M. Dudevant père. En octobre, explications orageuses avec Casimir, qui prend ombrage des assiduités d’Aurélien ; longue lettre-confession d’Aurore à Casimir (15 novembre).
Avril : retour à Nohant, où les Dudevant s’installent de façon durable ; Casimir gère mal le domaine, s’adonne à la boisson, à la chasse et aux amours ancillaires.
Aurore se crée un cercle d’amis fidèles : Duteil, Duvernet, Fleury, Néraud, Papet… Août : voyage des Dudevant au Mont-Dore. En décembre, Aurore part seule pour Paris où elle retrouve Stéphane Ajasson de Grandsagne dont elle est devenue la maîtresse.
Aurore passe toute l’année à Nohant, où elle donne le jour le 13 septembre (neuf mois après Paris !) à une fille, Solange ; Aurélien de Sèze, qui séjourne à Nohant, est témoin pour la déclaration d’état-civil...
Premiers essais littéraires : des souvenirs comme Voyage chez M. Blaise, Voyage en Auvergne, Voyage en Espagne, mais aussi un roman, La Marraine, écrit pour son amie Jane Bazouin, et un autre roman inachevé, Histoire du rêveur. Mai-juillet : séjours des Dudevant à Guillery et Bordeaux, où Aurore retrouve Aurélien de Sèze ; elle le revoit en décembre, lors d’un voyage à Périgueux.
26 avril-16 juin : séjour à Paris d’Aurore et son fils Maurice, au cours duquel elle va seule passer trois jours à Bordeaux avec Aurélien (leur dernière rencontre). 30 juillet : au château du Coudray, chez Charles Duvernet, elle rencontre le jeune Jules Sandeau dont elle devient vite la maîtresse. Novembre : grande dispute entre les époux après la découverte d’une sorte de « testament » injurieux de Casimir ; on parvient à un accord amiable, Casimir versant une pension à Aurore qui passera la moitié de l’année à Paris.
Maurice est confié à un précepteur, Jules Boucoiran. 4 janvier : Aurore part rejoindre Sandeau à Paris ; après avoir logé chez son frère Chatiron et dans un hôtel meublé, elle s’installe en juillet dans un petit appartement 25 quai Saint-Michel. Elle dessine des portraits et décore des objets en bois pour gagner un peu d’argent. H. de Latouche, cousin de Duvernet, la prend sous sa protection et lui fait écrire des articles pour son journal Figaro. Elle compose, seule ou avec Sandeau, des nouvelles : La Prima Donna (signée J. Sand, publiée dans la Revue de Paris d’avril) et La Fille d’Albano (signée J.S., dans La Mode du 15 mai). Elle ébauche en juin un drame, Une conspiration en 1537 (dont Musset s’inspirera pour Lorenzaccio). Besogne alimentaire : elle travaille à un roman, Le Commissionnaire, œuvre posthume d’Alphonse Signol (publié en septembre). Avec Sandeau, elle écrit un roman publié fin décembre sous le pseudonyme de J. Sand, Rose et Blanche ou la Comédienne et la Religieuse.
Elle passe le début de l’année à Nohant où elle écrit seule le roman Indiana, publié en mai sous le pseudonyme G. Sand, et qui recueille un vif succès ; elle se fait appeler « Georges Sand ». 1er avril : retour à Paris avec sa fille Solange ; elle assiste aux ravages du choléra, et à la cruelle répression des émeutes de juin. Elle publie deux nouvelles dans la Revue de Paris : Melchior (juillet) et La Marquise (décembre). Octobre : disputes avec Sandeau ; elle déménage au 19 quai Malaquais. Novembre : publication du roman Valentine, signé G. Sand. 11 décembre : traité avec François Buloz pour une collaboration régulière avec la Revue des Deux Mondes (désormais RDM).
Janvier : elle fait la connaissance de la comédienne Marie Dorval, à qui la liera une amitié passionnée. 17 février : article dans L’Artiste sur « Mlle Mars et Mme Dorval ». Publication de deux nouvelles signées « Georges Sand » : Cora (dans Le Salmigondis, février) et Une vieille histoire [Lavinia] (Heures du soir, mars) ; désormais, elle signera « George Sand ». Mars : rupture avec Sandeau ; puis (fin mars-début avril) brève liaison ratée avec Mérimée. Vives amitiés avec Charles Didier, Gustave Planche et Sainte-Beuve, qui fait office de confesseur et de conseiller littéraire. Maurice est mis en pension au collège Henri IV en avril. Juin : article sur Obermann de Senancour dans la RDM. Juillet : publication de Lélia, et début de la liaison avec Alfred de Musset, dont elle devient la maîtresse le 29 juillet. 5-13 août : séjour des deux amants à Fontainebleau. Nouvelles dans la RDM : Aldo le Rimeur (1er septembre) et Métella (15 octobre). Grâce à la vente à Buloz du manuscrit du nouveau roman Le Secrétaire intime et à une avance sur le prochain, Sand et Musset partent pour l’Italie le 12 décembre, via Lyon, Marseille, Gênes ; ils arrivent à Venise le 31 décembre.
À Venise jusqu’au 24 juillet. Installation à l’Albergo reale Danieli, où Sand tombe malade et doit s’aliter une quinzaine de jours, en proie à la fièvre et à la dysenterie, laissée souvent seule : Musset se promène et s’amuse. 30 janvier : elle fait une rechute, et Musset tombe gravement malade à son tour d’une fièvre typhoïde, avec d’affreuses crises de délire ; Sand appelle à l’aide le docteur Pietro Pagello, qui commence à lui faire une cour pressante ; elle soigne Musset, travaille (elle écrit Leone Leoni et la première moitié d’André) ; elle devient la maîtresse de Pagello fin février. Nombreuses scènes entre Sand et Musset, qui quittent le Danieli pour un appartement calle delle Rasse. 29 mars : Musset rentre en France ; Sand l’accompagne jusqu’à Mestre, puis fait, jusqu’au 5 avril, une excursion avec Pagello en Vénétie : Trévise, Castelfranco, Vicence, Bassano, Oliero, Possagno, Asolo… Au retour, elle s’installe chez Pagello, Ca’Mezzani, corte Minelli à San Fantin ; en trois mois, elle y termine André, rédige Jacques et les trois premières Lettres d’un voyageur. 24 juillet : elle quitte Venise avec Pagello ; par Vérone, les lacs, Milan, Chamonix, Genève, ils arrivent le 14 août à Paris. Sand revoit Musset puis part seule pour Nohant. À son retour début octobre à Paris, une liaison orageuse reprend avec Musset ; Pagello repart pour Venise ; en novembre, Musset rompt avec Sand, et, comme il refuse de recevoir ses lettres, elle rédige dans la douleur le Journal intime.
Publication de trois romans : Le Secrétaire intime, Jacques, et Leone Leoni [RDM](1) ; du conte Garnier dans Le Livre rose, et de quatre Lettres d’un voyageur dans la RDM.
Début janvier : reprise des amours avec Musset, mais aussi des scènes et des querelles ; le 6 mars, elle rompt définitivement en s’enfuyant à Nohant. Mai : elle suit à Paris le procès monstre des accusés des insurrections d’avril 1834, et devient la maîtresse de l’avocat républicain Michel de Bourges. Elle fait la connaissance de Lamennais et de Pierre Leroux, qui seront pour elle des maîtres à penser et l’initieront aux idées de progrès et au socialisme. 19 octobre : violente scène à Nohant entre Casimir et sa femme, à la suite de laquelle G. S. introduit une procédure de séparation judiciaire. Ne pouvant être à Nohant en même temps que Casimir, elle loge à La Châtre chez ses amis Duteil et Bourgoing.
Publication du roman André [RDM] ; du Poème de Myrza, de la nouvelle Mattéa et de trois Lettres d’un voyageur dans la RDM.
1er février : publication de La Confession d’un enfant du siècle de Musset. 16 février : le tribunal de La Châtre prononce la séparation des époux Dudevant, jugement confirmé le 11 mai après opposition de Casimir, qui fait alors appel. En avril, séjour à Paris et début de la liaison avec Charles Didier, chez qui G. S. va habiter (6 rue du Regard). 25-26 juillet : procès en appel devant la Cour royale de Bourges, auquel met fin la signature d’un traité entre les époux Dudevant le 29 juillet qui consacre leur séparation judiciaire ; G. S. obtient la garde de ses enfants, et la pleine et entière propriété de ses biens. 28 août : les Piffoëls (G. S. et ses enfants) partent rejoindre en Suisse les Fellows Liszt et Marie d’Agoult ; excursion à Chamonix en septembre. Elle passe les deux derniers mois de l’année à Paris, où elle loge à l’hôtel de France, 23 rue Laffitte ; elle assiste à deux soirées-concerts chez Chopin, et se lie d’amitié avec Charlotte Marliani, femme du consul d’Espagne.
Publication du roman Simon ; dans la RDM de quatre Lettres d’un voyageur et de fragments inédits de Lélia ; du récit Le Dieu inconnu dans Dodécaton ou le Livre des douze ; d’un article sur les Souvenirs de Madame Merlin (Revue de Paris). Premiers volumes (elle en comptera 24 jusqu’en 1840) d’une édition des Œuvres complètes chez Bonnaire. Le roman Engelwald, terminé en avril-mai, ne sera pas publié (détruit en 1864).
7 janvier : G. S. revient à Nohant avec Maurice, qu’elle retire du collège et qui sera élevé désormais par un précepteur, Eugène Pelletan. Séjours à Nohant de Marie d’Agoult et Liszt en février-mars et de mai à juillet. Alors que la liaison avec Michel de Bourges touche à sa fin, G. S. prend un nouvel amant, l’acteur Bocage. Juillet : arrivée du nouveau précepteur de Maurice, Félicien Mallefille, qui deviendra un peu plus tard l’amant de G. S. Août-mi-septembre : séjour avec Bocage puis avec Maurice à Fontainebleau, d’où elle se rend à Paris au chevet de sa mère malade, qui meurt le 19 août. Casimir ayant enlevé Solange à Nohant, G. S. part pour Nérac le 21 septembre avec Mallefille, se fait rendre sa fille puis, après une brève excursion dans les Pyrénées, rentre à Nohant. Début octobre : séjour à Nohant de Mme Marliani et de Pierre Leroux.
Publication des Lettres d’un voyageur en librairie, des romans Mauprat [RDM] et Les Maîtres mosaïstes [RDM] ; de six Lettres à Marcie (février-mars) dans Le Monde, journal de Lamennais, qui l’empêche d’aborder la question du divorce ; de divers articles (Le Contrebandier, sur Marie Dorval, Ingres et Calamatta, Shakespeare). Un livre est consacré à George Sand par le vicomte Théobald Walsh.
Elle passe l’hiver à Nohant, où elle reçoit la visite de Balzac (24 février-2 mars) puis en avril celle du peintre Auguste Charpentier qui fait son portrait. Procès à Paris contre Casimir Dudevant pour la liquidation financière de leur communauté (avril-juin, liquidée par acte du 2 juillet). Juin : début de la liaison avec Frédéric Chopin ; Delacroix peint le double portrait de G. S. écoutant Chopin au piano (inachevé, et plus tard découpé). 18 octobre : G. S. quitte Paris avec ses enfants pour l’Espagne par le Plessis-Picard, Chalon, Lyon, Avignon, Nîmes, Perpignan, où Chopin les rejoint pour embarquer à Port-Vendres le 1er novembre vers Barcelone où, après un bref séjour, ils prennent le bateau pour Majorque. Ils s’installent successivement à Palma (8-14 novembre), à la villa So’n Vent à Establiments (15 novembre-9 décembre), puis le 15 décembre dans la chartreuse de Valldemosa.
Publication dans la RDM des romans La Dernière Aldini, L’Uscoque et Spiridion, de la nouvelle L’Orco, et de deux « Lettres à M. Lerminier » de polémique politique.
11 février : Chopin étant de plus en plus malade, la tribu quitte Valldemosa pour Barcelone puis Marseille, où les voyageurs restent (à l’exception d’un séjour à Gênes début mai) jusqu’au 22 mai ; ils sont de retour à Nohant le 1er juin. 10 octobre : Sand et Chopin partent pour Paris, où ils s’installent dans deux pavillons au 16 rue Pigalle (actuel 20). En novembre, retrouvailles et explications orageuses avec Marie d’Agoult.
Publication en librairie d’une nouvelle version très remaniée de Lélia ; et dans la RDM des romans Gabriel (roman dialogué) et Pauline, du drame philosophique Les Sept Cordes de la Lyre, et d’un Essai sur le drame fantastique (Goethe, Byron, Mickiewicz).
G. S. et Chopin passent l’année à Paris ; Maurice entre à l’atelier de Delacroix. 29 avril : création au Théâtre Français de Cosima ; échec, la pièce est retirée après sept représentations. Amitié avec la cantatrice Pauline Viardot. Mai : début des relations avec Agricol Perdiguier, réformateur du compagnonnage. Solange est mise en pension.
Publication dans la RDM du proverbe Les Mississipiens, d’articles sur Pauline Viardot et Maurice de Guérin ; parution en librairie du roman Le Compagnon du tour de France, refusé par la RDM.
G. S. et Chopin passent l’année à Paris, sauf un long séjour à Nohant de la mi-juin à la fin d’octobre. Juillet : rupture et procès avec Buloz, qui refuse de publier Horace dans la RDM. Début octobre : excursion dans la Creuse avec Duvernet. 5 novembre : premier numéro de La Revue indépendante, créée par G. S. avec Pierre Leroux et Louis Viardot. Décembre : Balzac dédie à G. S. Mémoires de deux jeunes mariées.
Publication dans la RDM d’Un hiver au midi de l’Europe (qui deviendra Un hiver à Majorque), d’un article sur J.-J. Rousseau et de la nouvelle Mouny-Robin ; dans La Revue indépendante du roman Horace, et de deux articles sur « les poètes populaires » et sur Lamartine.
Séjour à Nohant de mai à septembre ; Delacroix vient y passer le mois de juin. 1er octobre : installation au square d’Orléans (Sand au 5, Chopin au 9, Mme Marliani au 7). 10 décembre : La Revue indépendante, en mauvaise passe financière, est cédée à une société.
Publication dans La Revue indépendante du roman Consuelo, et de deux « dialogues familiers sur la poésie des prolétaires ». Début de la parution de l’édition en format in-18 de ses Œuvres chez Perrotin (16 volumes jusqu’en 1844), avec une importante « Préface prospectus ».
Long séjour à Nohant du 22 mai au 29 novembre : visites de Delacroix (juillet) et des Viardot (septembre) ; noces des domestiques Françoise Caillaud et Jean Aucante (10 septembre, décrites dans La Mare au diable) ; excursion dans la Creuse (fin septembre). Juillet-août : enquête sur la disparition de l’idiote Fanchette, abandonnée par les religieuses de l’hospice de La Châtre. Octobre : projet de journal républicain en Berry. En mars, apparition du mot « Sandisme » dans La Muse du département de Balzac.
Publications dans La Revue indépendante : La Comtesse de Rudosltadt, suite de Consuelo ; Kourroglou, épopée adaptée du persan d’après Alexandre Chodzko ; Jean Ziska, récit historique ; histoire de Fanchette ; articles sur Lamennais et sur la littérature slave ; lettre à Lamartine. La nouvelle Carl paraît dans la Revue et Gazette musicale de Paris (janvier).
G. S. réside à Nohant du 30 mai au 11 décembre avec Chopin (qui fait quelques brefs voyages à Paris) ; en août, séjour de la sœur de Chopin (leur père est mort le 3 mai) avec son mari ; fin septembre, excursion dans la Marche avec Hippolyte Chatiron, Solange, et Pierre Leroux qui s’est installé à Boussac pour mettre au point une machine à imprimer, largement financée par G. S.
14 septembre : premier numéro de L’Éclaireur, journal des départements de l’Indre, du Cher et de la Creuse, à l’instigation de G. S. (qui publie en tête une lettre-manifeste) et de ses amis républicains, et dont le rédacteur est Victor Borie ; elle y donne plusieurs articles, notamment sur l’organisation du travail, la langue d’oc et la langue d’oïl, une série sur La Politique et le Socialisme, et la « Lettre d’un paysan de la Vallée Noire ».
Publication de Jeanne (premier des romans dits champêtres) dans Le Constitutionnel ; dans La Revue indépendante d’un article sur les Adieux de Latouche et du récit historique Procope le Grand ; dans L’Almanach du mois de deux poèmes en prose, Les Fleurs de mai et La Fauvette du docteur ; du « Coup d’œil général sur Paris » dans Le Diable à Paris ; préface au Chantier du poète-maçon Charles Poncy.
Après un bref séjour à Courtavenel chez les Viardot, G. S. s’installe à Nohant avec Chopin du 12 juin au 1er décembre : séjours de Pauline Viardot (juin), de Pierre Leroux et Charles Poncy (novembre) ; G. S. y accueille aussi sa petite cousine Augustine Brault. Septembre : excursions à Boussac (où Pierre Leroux imprime désormais L’Éclaireur et vient de lancer sa Revue sociale) et aux Pierres Jomâtres, puis à Crozant, Châteaubrun, Gargilesse (décors du Péché de Monsieur Antoine). Début décembre, en rentrant à Paris avec Maurice et Solange, séjour au château de Chenonceau chez ses cousins Vallet de Villeneuve avec qui elle a renoué.
Publication de quatre romans : Le Meunier d’Angibault [La Réforme], Isidora [Revue indépendante], Teverino [La Presse] et Le Péché de Monsieur Antoine [L’Époque] ; de deux articles dans Le Diable à Paris : « Les Mères de famille dans le beau monde » et « Relation d’un voyage chez les sauvages de Paris » (sur les Indiens Ioways qu’elle a vus fin mai) ; dans divers journaux et revues, articles sur Louis Blanc, Hamlet, La Botanique de l’enfance de Jules Néraud, la réception de Sainte-Beuve à l’Académie française, une école d’équitation ; préfaces au Werther de Goethe, aux Poésies du tisserand Magu.
Fin janvier : G. S. prend avec elle Augustine Brault, qu’elle considère désormais comme sa fille adoptive. 5 mai : départ pour Nohant où G. S. demeurera jusqu’au 6 février 1847 ; Chopin la rejoint à la fin du mois. 6-9 juin : excursion en Brenne avec Augustine et Solange, dont Fernand de Preaulx, un jeune hobereau, tombe amoureux ; projets de mariage. 16-30 août : séjour de Delacroix, à qui succède Emmanuel Arago (jusqu’au 31 octobre). Septembre : excursions dans la région d’Éguzon et dans la Creuse. 11 novembre : Chopin rentre à Paris (il ne reviendra plus à Nohant). 8 décembre : début des représentations théâtrales à Nohant avec Le Druide peu délicat (jusqu’au 30 janvier), pour lesquelles G. S. rédige 21 pièces ou scénarios sur lesquels les acteurs improvisent.
Publication dans Le Courrier français des romans La Mare au Diable et Lucrezia Floriani ; articles sur Deburau (dans Le Constitutionnel), sur « Le Cercle hippique de Mézières-en-Brenne » et « La Vallée Noire » (dans L’Éclaireur).
6 février : G. S. est déboutée du procès qu’elle a intenté contre les journaux qui ont reproduit La Mare au Diable sans son autorisation ; retour à Paris avec sa famille et Fernand de Preaulx. 18-26 février : séances de pose dans l’atelier du sculpteur Clésinger, qui fait les bustes de G. S. et Solange ; séduite, Solange rompt ses fiançailles. 15 avril : G. S., de retour à Nohant, commence à écrire Histoire de ma vie. 7 mai : pages sur le suicide (Journal intime). 19 mai : mariage à Nohant de Solange avec Clésinger. 23 mai : arrivée à Nohant du peintre Théodore Rousseau ; projets de mariage avec Augustine Brault. Début juin : de retour à Paris, scènes et rupture avec Théodore Rousseau, probablement manipulé par les Clésinger. 17 juin : retour à Nohant avec Augustine ; G. S. y reste jusqu’au début de 1848. 6 juillet : pantomime Cassandre assassin sur le théâtre de Nohant. 11 juillet : violente scène des Clésinger contre Maurice et G. S., qui chasse le ménage de Nohant. 17 juillet : G. S. fait son testament. 27 juillet : rupture (par lettres) avec Chopin qui a pris fait et cause pour Solange. Rédaction de Célio (Le Château des Désertes, publié en 1851). Octobre-novembre : visites d’Emmanuel Arago, de Mazzini, d’Hetzel (qui est devenu l’agent littéraire de G. S., et négocie le traité pour Histoire de ma vie, signé le 21 décembre) ; premiers spectacles de marionnettes montés par Maurice et son ami le peintre Eugène Lambert. 25 et 31 décembre : représentations sur le théâtre de Nohant.
Publication du roman Le Piccinino [La Presse] ; articles sur « Les Tapisseries du château de Boussac » [la Dame à la licorne] (dans L’Illustration) et l’Histoire de la Révolution française de Louis Blanc (dans Le Siècle).
21 février : démission de la Société des gens de lettres à la suite de l’affaire de La Mare au Diable. 23-24 février : révolution à Paris ; G. S. accourt se mettre au service du Gouvernement provisoire, et notamment de Ledru-Rollin, ministre de l’Intérieur ; elle loge avec son amant Victor Borie dans un petit appartement sous les toits, 8 rue de Condé. 4 mars : dernière rencontre avec Chopin qui, la croisant dans un escalier, lui apprend que Solange a une fille (Jeanne-Gabrielle, née le 28 février, morte le 6 mars). Elle publie diverses brochures : deux Lettres au peuple, Histoire de la France écrite sous la dictée de Blaise Bonnin, cinq Paroles de Blaise Bonnin aux bons citoyens ; des articles : « Un mot à la classe moyenne » et « Aux Riches ». Après un bref séjour à Nohant où l’on proclame la République et Maurice devient maire de la commune, elle revient à Paris pour rédiger en grande partie le Bulletin de la République (mars-avril). 6 avril : le Théâtre de la République (ex-Comédie Française) joue son prologue Le Roi attend. 8 avril : ayant refusé d’être portée candidate aux élections, elle fonde un journal hebdomadaire, La Cause du peuple (3 numéros). 18 mai : fuyant la répression et les arrestations qui ont suivi les manifestations et la tentative de coup d’État du 15, G. S. se réfugie à Nohant, entourée de Maurice, son camarade Eugène Lambert et Victor Borie ; on vient l’injurier et la menacer sous ses fenêtres. Mai-juin : elle donne treize articles politiques au journal de Théophile Thoré, La Vraie République. 5 décembre : elle proteste contre l’utilisation pour propagande d’une lettre qu’elle avait adressée en 1844 à Louis-Napoléon Bonaparte, qui est élu Président de la République le 10 décembre ; article dans La Réforme du 22 sur cette élection. 23 décembre : mort de son demi-frère Hippolyte Chatiron.
Publication des romans François le Champi [Journal des Débats] et La Petite Fadette [Le Crédit] ; préface à Travailleurs et propriétaires de Victor Borie.
G. S. passe l’année à Nohant, sauf trois jours à Paris en mai et trois semaines en décembre. Elle est très affectée par la mort de Marie Dorval (20 mai) et de Chopin (17 octobre). 10 mai : naissance de sa petite-fille Jeanne Clésinger (Nini). 23 septembre : reprise des soirées théâtrales à Nohant. 29 octobre : lancement du journal Le Travailleur, journal démocratique de l’Indre, aussitôt saisi (Borie, qui en est le directeur, est condamné à un an de prison). 12 novembre : inauguration de la nouvelle salle de théâtre de Nohant avec la féerie de G. S., Cendrillon. Découverte des fresques de l’église de Vicq. 23 novembre : création à l’Odéon de François le Champi, avec grand succès. 1er-24 décembre : séjour à Paris, d’où elle revient avec une nouvelle passade, le robuste Allemand Hermann Müller-Strübbing, et le graveur Alexandre Manceau, qui s’impose vite dans la troupe du théâtre de Nohant.
Article « Aux Modérés » (L’Événement, 2 novembre) ; préface aux Conteurs ouvriers de Jérôme-Pierre Gilland.
G. S. passe l’année à Nohant, sauf un bref séjour à Paris en septembre. 15 janvier : elle est admise dans la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques. Mi-mars : Manceau devient son amant ; il sera son dernier et fidèle compagnon. 8 août : on joue sur le théâtre de Nohant la nouvelle pièce de G. S., Claudie (elle aimera désormais roder sur la scène de Nohant les pièces destinées à Paris). Septembre-octobre : séjour d’Augustine Brault, devenue Mme de Bertholdi.
Publication du conte Histoire du véritable Gribouille ; article contre la loi de déportation (dans L’Événement) ; préfaces à République et Royauté de Giuseppe Mazzini, et à La Chanson de chaque métier de Charles Poncy.
G. S. passe l’année à Nohant, sauf trois brefs séjours à Paris pour la création de ses pièces de théâtre : Claudie le 11 janvier à la Porte Saint-Martin (grand succès), Molière le 10 mai à la Gaîté (12 représentations) et Le Mariage de Victorine le 26 novembre au Gymnase, dont le succès est interrompu par le coup d’État. Début février : Solange vient passer quelques jours à Nohant avec sa fille Jeanne. 9 février : réouverture du théâtre de Nohant rénové avec La Malédiction de G. S. Octobre : elle récupère, grâce à Alexandre Dumas fils, ses lettres à Chopin ; elle les brûlera. 4 décembre : après le coup d’État du 2, G. S. quitte Paris avec Manceau, Solange et Jeanne.
Publication du roman Le Château des Désertes [RDM, écrit en 1847] ; de la nouvelle (ou plutôt fragment de roman abandonné) Monsieur Rousset (dans La Politique nouvelle) ; de la comédie Marielle (Revue de Paris, non représentée) ; d’articles sur Latouche (mort le 27 février, dans Le Siècle), et avec des illustrations de Maurice sur les « Mœurs et coutumes du Berry » et « Les Visions de la nuit dans les campagnes » (dans L’Illustration). Début de la parution de ses Œuvres illustrées par Tony Johannot et Maurice Sand (Hetzel, 9 vol., 1851-1856), pour laquelle elle rédige des préfaces et notices nouvelles.
25 janvier-2 avril : bouleversée par la répression, les arrestations et déportations qui frappent ses proches, elle vient à Paris pour tenter d’agir ; Manceau l’accompagne, et commence à tenir les précieux Agendas, « journal quotidien des faits et gestes de Madame » ; elle a un nouvel appartement parisien dans le même immeuble que Manceau, 3 rue Racine. Elle est reçue en audience par le Prince-Président le 29 janvier et le 6 février ; elle plaide en faveur d’une amnistie générale. Elle se démène sans compter dans les ministères et les administrations en faveur de nombreux condamnés, exilés ou déportés, obtenant des mesures de grâce ou de remise de peine, notamment avec l’aide du Prince Napoléon (cousin du Président), et assumant ce que certains amis lui reprochent comme des compromissions humiliantes. 3 mars : création au Gymnase de sa comédie Les Vacances de Pandolphe (cabale et chute). 17 juin : arrivée à Nohant de Solange avec Nini, qu’elle laisse le 15 août à sa grand-mère, qui l’adore et dont elle a obtenu la garde. 1er septembre : création au Gymnase de la comédie Le Démon du foyer.
Publication du roman Mont-Revêche [Le Pays] ; articles sur « La Comédie italienne », les « Mœurs et coutumes du Berry », « La Berthenoux » et « Les Visions de la nuit dans les campagnes » (illustrés par Maurice, dans L’Illustration), sur le comte d’Orsay, Le Bouquet de marguerites de Charles Poncy et La Case de l’oncle Tom de Mme Beecher-Stowe (La Presse).
13 septembre : création du drame Le Pressoir au Gymnase. 28 novembre : création avec succès du drame Mauprat à l’Odéon. G. S. vient à Paris pour ces occasions (elle y a fait également un séjour en mars).
Publication des romans La Filleule [Le Siècle] et Les Maîtres Sonneurs [Le Constitutionnel] ; notice sur Honoré de Balzac pour l’édition Houssiaux des Œuvres complètes de Balzac ; préface aux Contes pour les jours de pluie d’Édouard Plouvier.
7 mai : Clésinger vient à Nohant reprendre sa fille, qu’il va mettre en pension ; le ménage, depuis longtemps disloqué, sera officiellement séparé le 15 décembre. 31 octobre : création de la comédie Flaminio au Gymnase, pour laquelle G. S. vient à Paris.
Publication du roman Adriani [Le Siècle] ; début de publication d’Histoire de ma vie (Lecou, 20 vol., 1854-1855, qui paraît en même temps en 138 feuilletons dans La Presse avec des coupures) ; articles sur son ami Gabriel Planet (mort le 30 décembre 1853), sur Bêtes et Gens de P.J. Stahl [Hetzel] (La Presse) ; préface à Andorre et Saint-Marin d’Alfred de Bougy.
13 janvier : mort à Paris, des suites d’une scarlatine, de Jeanne Clésinger (Nini), enterrée à Nohant le 16. Mars-mai : voyage en Italie avec Maurice et Manceau (Gênes, Pise, Rome et ses environs, Frascati, Florence, La Spezia, Gênes). 14 juin : G. S. termine la rédaction d’Histoire de ma vie. 15 septembre : création du drame Maître Favilla à l’Odéon.
Publication du roman dialogué Le Diable aux champs [Revue de Paris, écrit en 1851] ; article sur « Les Majoliques florentines et Giovanni Freppa » (La Presse).
16 février : création de la comédie Lucie au Gymnase. 20-23 mars : excursion à Fontainebleau avec Manceau. 3 avril : création de la comédie Françoise au Gymnase. 12 avril : création de Comme il vous plaira d’après Shakespeare au Théâtre-Français ; puis retour à Nohant. 11 mai : brusque changement d’écriture. Promenades en Berry : Urciers, Lys Saint-Georges, Briantes, Sarzay, Neuvy-Saint-Sépulchre, Sainte-Sévère… Septembre-novembre : saison théâtrale à Nohant (G. S. écrit treize pièces ou scénarios).
Publication du roman préhistorique Évenor et Leucippe [La Presse] ; Autour de la table, série de huit articles critiques dans La Presse sur Les Contemplations de V. Hugo, Delphine de Girardin, L’Oiseau de Michelet, etc. (recueillie en volume en 1862) ; articles sur Fenimore Cooper (Journal pour tous), sur un dessin de Maurice Sand pour La Maison déserte de Hoffmann et « Les Jardins en Italie » (Le Magasin pittoresque).
G. S. reste en Berry toute l’année, sauf un séjour à Paris du 28 avril au 20 mai. Été : bains dans l’Indre ; promenades en Berry ; trois excursions à Gargilesse, où Manceau achète une maison le 15 juillet. 6-8 septembre : visite du Prince Napoléon. Septembre-novembre : saison théâtrale à Nohant (avec huit pièces ou scénarios de G. S.).
Publication des romans La Daniella (inspiré par le voyage en Italie) [La Presse], Les Dames Vertes [Le Monde illustré] et Les Beaux Messieurs de Bois-Doré [La Presse] ; article sur Un été dans le Sahara d’Eugène Fromentin (La Presse) ; dans le Courrier de Paris, série de huit articles du Courrier de village (repris en volume en 1866 sous le titre Promenades autour d’un village), articles sur le réalisme et Madame Bovary, sur Hortense Allart.
G. S. passe l’année à Nohant, entrecoupée de cinq petits séjours à Gargilesse. Réconciliation avec Buloz et la RDM.
Publication des romans L’Homme de neige [RDM] et Narcisse [La Presse] ; en librairie, Les Légendes rustiques, avec gravures de Maurice Sand ; articles sur « Les bords de la Creuse » (Magasin pittoresque) et sur la gravure de la Joconde par Calamatta (La Presse).
La publication du roman Elle et Lui [RDM, janvier-mars], inspiré par la liaison avec Musset (†1857), provoque une polémique, marquée notamment par les romans Lui et Elle de Paul de Musset, frère d’Alfred, et Lui de Louise Colet. Avril : bref séjour à Paris pour la création le 23 avril de la comédie Marguerite de Sainte-Gemme au Gymnase. 28 mai-29 juin : voyage en Auvergne et en Velay avec Manceau et l’actrice Bérengère ; G. S. est de plus en plus passionnée par la géologie et la minéralogie. Septembre-novembre : saison théâtrale de Nohant, avec six pièces de G. S. dont Bilora ou L’Amour et la faim d’après Ruzzante, L’Auberge rouge d’après Balzac, La Tulipe noire d’après Dumas, et Octave d’Apremont, adaptation théâtrale du roman Gabriel.
Publication des romans Flavie [L’Univers illustré], Jean de la Roche [RDM] et Constance Verrier [La Presse] ; des opuscules La Guerre et Garibaldi en faveur de l’Italie ; une « Fable » (La Fée qui court) dans Le Figaro ; articles sur « La Bibliothèque utile » (Le Siècle), Une année dans le Sahel de Fromentin (La Presse) ; préface aux Quatorze stations du Salon de Zacharie Astruc, et à Masques et Bouffons de Maurice Sand (en partie rédigé par G. S., illustrations de Maurice Sand gravées par Manceau). Parution d’une édition illustrée des Romans champêtres, préfacée par Hetzel.
5-18 mars : séjour à Paris avec Manceau (elle voit Flaubert, Sainte-Beuve, Fromentin, le Prince Napoléon, etc.). Septembre-octobre : saison théâtrale de Nohant, avec notamment L’Homme de campagne (qui deviendra La Famille de Germandre), Jean le Rebâteux (première version des Don Juan de village) et La Légende de Rosily. 1er octobre : signature d’un traité avec Michel Lévy qui devient son éditeur quasi exclusif. Fin octobre : très grave attaque de fièvre typhoïde ; elle en ressort très affaiblie.
Publication des romans La Ville noire [RDM] et Le Marquis de Villemer [RDM] ; article sur Béranger (Le Siècle) ; édition du Théâtre (3 vol., avec préface) ; préface à Grenoblo malhérou de Blanc la Goutte.
Février-mai : pour se rétablir, séjour à Tamaris près de Toulon avec Manceau, Maurice, et Marie Caillaud ; retour début juin par Chambéry avec visites chez Buloz à Ronjoux et pèlerinage aux Charmettes, maison de J.-J. Rousseau. Mai : elle refuse une subvention de Napoléon III pour compenser l’attribution à Thiers du prix biennal de l’Académie française. Juillet-août : premier séjour à Nohant de Dumas fils, qui revient fin septembre avec le peintre Charles Marchal. Septembre-novembre : saison théâtrale à Nohant avec notamment les pièces Le Pavé et Le Drac (publiées dans la RDM).
Publication des romans Valvèdre [RDM] et La Famille de Germandre [Journal des Débats] ; article sur L’Expédition des Deux-Siciles de Maxime Du Camp (RDM) ; parution d’un volume de Nouvelles avec préface.
17 mars-12 avril : séjour à Paris avec Manceau ; création de la comédie Le Pavé le 18 mars au Gymnase. 17 mai : mariage civil à Nohant de Maurice Dudevant et Lina Calamatta. 28-31 mai : voyage à Paris pour voir l’adaptation (en collaboration avec Paul Meurice) des Beaux Messieurs de Bois-Doré à l’Ambigu (créée le 26 avril). 11-17 juin : séjour à Nohant d’Eugène Fromentin, qui travaille avec G. S. sur Dominique. 12 juillet-8 août : séjour de Dumas fils à Nohant et Gargilesse. Août-décembre : saison théâtrale de Nohant, notamment avec La Nuit de Noël (31 août) et Le Pied sanglant (26 octobre, dont elle tirera le roman Cadio).
Publication des romans Tamaris [RDM] et Antonia [RDM] ; article sur La Sorcière de Michelet (La Presse) ; préface à Six mille lieues à toute vapeur de Maurice Sand ; édition de deux recueils critiques, Autour de la table et Souvenirs et impressions littéraires.
G. S. reste toute l’année à Nohant, sauf un bref séjour en avril à Gargilesse. 27 janvier : son article sur Salammbô dans La Presse scelle le début d’une amitié indéfectible avec Flaubert. 14 juillet : naissance de Marc-Antoine, fils de Maurice. 23 novembre : Maurice signifie à Manceau qu’il ne veut plus le voir à Nohant ; G. S. décide d’abandonner sa maison et de suivre son compagnon.
Publication du roman Mademoiselle La Quintinie [RDM] dont l’anticléricalisme fait scandale ; des pièces Plutus et La Nuit de Noël et du conte Ce que dit le ruisseau dans la RDM ; de la brochure Pourquoi les femmes à l’Académie ? Articles dans la RDM sur les Notes sur l’île de la Réunion de Louis Maillard, une gravure de Calamatta, la conchyliologie, les Charmettes ; dans La Presse sur le comte d’Aure, sur Les Miettes de l’histoire d’Auguste Vacquerie, sur Madelon d’Edmond About, sur Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie de Mme Hugo ; préface aux Révolutions du Mexique de Gabriel Ferry.
8 janvier-15 mars : séjour à Paris avec Manceau pour trouver une maison ; création du Marquis de Villemer le 29 février à l’Odéon, succès triomphal. 20-23 avril : séjour à Gargilesse. 18 mai : le pasteur Muston vient célébrer à Nohant le mariage religieux protestant de Maurice et Lina et baptiser Marc. 10 juin : Manceau vend Gargilesse à Maurice, sous réserve d’usufruit. 12 juin : G. S. et Manceau quittent Nohant pour s’installer dans leur maison de Palaiseau ; ils ont aussi un nouvel appartement parisien, 97 rue des Feuillantines (actuel 90 rue Claude Bernard). 21 juillet : mort du petit Marc à Guillery ; G. S. arrive trop tard. 13-20 septembre : escapade (et probable passade) avec Charles Marchal à Nohant et Gargilesse. 28 septembre : création du drame fantastique (avec Paul Meurice) Le Drac au Vaudeville. 3 novembre-15 décembre : séjour de G. S. et Manceau à Nohant.
Publication des romans Laura [RDM] et La Confession d’une jeune fille [RDM] ; article « Lecture et impressions de printemps » sur le William Shakespeare de Victor Hugo (RDM) ; édition du Théâtre de Nohant (5 pièces).
21 août : Manceau meurt à Palaiseau de tuberculose après plus de trois mois d’agonie. 27 août-16 septembre : séjour à Nohant, puis retour à Palaiseau et Paris. 9 décembre : départ pour Nohant.
Publication du roman Monsieur Sylvestre [RDM] et de la nouvelle La Coupe (RDM) ; articles sur Les Vagabonds de Mario Proth (La Presse), Histoire de Jules César de Napoléon III (L’Univers illustré), Histoire de la Révolution française de Louis Blanc (L’Avenir national) ; préface au livre de Nadar, Le Droit au vol.
G. S. partage son temps entre Nohant, Paris et Palaiseau. 10 janvier : naissance à Nohant d’Aurore, fille de Maurice. 12 février : premier « dîner Magny » rassemblant des écrivains. 9 août : création de la comédie (en collaboration avec son fils Maurice) Les Don Juan de village au Vaudeville, qui crée également (14 août) en lever de rideau Le Lis du Japon. 25-30 août : voyage en Normandie chez Dumas fils à Saint-Valery-en-Caux et chez Flaubert à Croisset. 8-19 septembre : voyage en Bretagne (Nantes, Guérande, Savenay, Auray, Carnac, Plouharnel, Angers) pour la préparation du roman Cadio. 3-10 novembre : nouveau séjour à Croisset chez Flaubert. 22 décembre : elle tombe malade à Paris, souffrant d’atroces crampes d’estomac.
Publication du roman Le Dernier Amour [RDM] ; préfaces au Monde des papillons de Maurice Sand, et à Rimes neuves et vieilles d’Armand Silvestre. Édition du Théâtre complet (4 vol., 1867-1868) et des Promenades autour d’un village.
10 janvier : elle se fixe à Nohant, faisant trois courts séjours à Paris (elle ne passe que quelques jours à Palaiseau). 17-18 septembre : excursion à Jumièges, Saint-Wandrille et Rouen. 25-29 septembre : nouveau voyage en Normandie pour le futur roman (Rouen, Fécamp, Étretat, Yport, Dieppe, Saint-Valery-en-Caux, Arques-la-Bataille).
Publication du roman Cadio [RDM] ; articles sur Le Coq aux cheveux d’or de son fils (RDM), Les Idées de Mme Aubray de Dumas fils (L’Univers illustré), et « La Rêverie à Paris » pour Paris-Guide.
Elle reste maintenant à Nohant, qu’elle ne quitte que pour de courts séjours à Paris ou des voyages. 15 février-12 mars : voyage sur la Côte d’Azur et séjour à Bruyères (Golfe Juan) chez Juliette Adam. 11 mars : naissance à Nohant de Gabrielle, seconde fille de Maurice. 24-26 mai : séjour chez Flaubert à Croisset. 27 mai : elle emménage dans son nouvel appartement parisien, 5 rue Gay-Lussac. 3 octobre : création du drame Cadio (en collaboration avec Paul Meurice) à la Porte Saint-Martin. 15 décembre : baptême protestant d’Aurore et Gabrielle à Nohant en présence du Prince Napoléon.
Publication du roman Mademoiselle Merquem [RDM] ; de nouvelles Lettres d’un voyageur dans la RDM : « Le Pays des anémones », « De Marseille à Menton », « À propos de botanique » ; articles sur Patureau-Francœur, Maxime Planet, Mario Proth.
25 avril-8 juin : séjour à Paris ; Flaubert lui lit L’Éducation sentimentale. 11 septembre : La Petite Fadette, musique de Théophile Semet, à l’Opéra-Comique. 17-22 septembre : voyage avec les Adam dans les Ardennes (Sainte-Ménehould, Verdun, Charleville, Givet) pour le futur roman. 28 septembre-1er octobre : nouveau voyage dans les Ardennes belges avec Edmond Plauchut. 10 octobre : vente de Palaiseau. 16 octobre : aux obsèques de Sainte-Beuve, manifestation silencieuse de sympathie de la foule à l’égard de G. S. 24-27 décembre : Flaubert vient passer les fêtes de Noël à Nohant avec Plauchut.
Publication du roman Pierre qui roule [RDM] (en librairie, scindé en deux romans, le second intitulé Le Beau Laurence) ; du drame Lupo Liverani [RDM] ; article sur L’Éducation sentimentale (La Liberté).
18 janvier-4 mars : séjour à Paris ; création le 25 février de la comédie L’Autre à l’Odéon, échec. 19 juillet : déclaration de guerre à la Prusse. 20 septembre-13 novembre : pour fuir une épidémie de variole, G. S. et sa famille se réfugient chez des parents et amis dans la Creuse puis à La Châtre.
Publication des romans Malgrétout [RDM] et Césarine Dietrich [RDM] ; article sur la reprise de Lucrèce Borgia de Victor Hugo (Le Rappel, 4 février), et deux articles politiques en septembre : « Lettre à un ami » (Le Temps du 5), « La République » (L’Avenir national du 8).
G. S. reste à Nohant toute l’année. Elle réprouve les excès de la Commune.
Publication du roman Francia [RDM] et du Journal d’un voyageur pendant la guerre [RDM] ; à partir du 22 août, collaboration régulière au journal Le Temps avec une série de Rêveries et Souvenirs (Impressions et Souvenirs à partir du 1er novembre) ; préface à la brochure anonyme de Dumas fils, Nouvelle Lettre de Junius.
28 mai-16 juin : séjour à Paris ; lecture des pièces Nanon et Mademoiselle La Quintinie aux directeurs de l’Odéon (elles ne seront pas jouées). 25 juillet-23 août : séjour en famille à Cabourg. Septembre-début octobre : de nombreux invités défilent à Nohant, notamment Pauline Viardot et Tourgueniev.
Publication du roman Nanon [Le Temps] ; du proverbe Un bienfait n’est jamais perdu et des contes La Reine Coax, Le Nuage rose et Les Ailes du courage dans la RDM ; poursuite des feuilletons dans Le Temps ; préfaces à La Flore de Vichy de Pascal Jourdan, et à Mes campagnes de Pauline Flaugergues.
12-19 avril : séjour à Nohant de Flaubert (qui lit à G. S. La Tentation de Saint Antoine), rejoint par Tourgueniev. 24 avril-10 mai : séjour à Paris (théâtre, opéra, dîners chez Magny, soirées chez les Viardot...). 4-25 août : voyage avec la famille et Plauchut en Auvergne (Riom, Clermont, Puy-de-Dôme, Royat, Mont-Dore, ascension du Sancy). 16-29 septembre : séjour de Pauline Viardot et ses enfants, rejoints par Tourgueniev le 23. Octobre-novembre : G. S. souffre de maux divers, et d’un rhumatisme articulaire aux mains qui l’empêche d’écrire.
Publication des contes Le Château de Pictordu et L’Orgue du Titan (Le Temps), Le Géant Yéous (RDM) ; lettre-préface à L’Offrande, recueil de la Société des Gens de Lettres en faveur des Alsaciens-Lorrains. Édition en librairie des Impressions et Souvenirs et des Contes d’une grand-mère.
G. S. passe toute l’année à Nohant, sauf un séjour à Paris du 30 mai au10 juin ; à son retour, elle est très fatiguée et malade.
Publication du roman Ma sœur Jeanne [RDM] ; article nécrologique sur Charles Duvernet (L’Écho de l’Indre). Préface à Croyances et Légendes du Centre de la France d’Alfred Laisnel de La Salle.
Mars : elle souffre d’un grave rhumatisme au bras droit. 30 mai-10 juin : dernier séjour à Paris, avec Lina et Aurore.
Publication des romans Flamarande [RDM, le 2e vol. en librairie intitulé Les Deux Frères], Marianne Chevreuse [RDM], La Tour de Percemont [RDM] ; des contes Ce que disent les fleurs, Le Marteau rouge, La Fée poussière, Le Gnôme des huîtres, La Fée aux gros yeux (Le Temps), Le Chêne parlant et Le Chien et la Fleur sacrée (RDM) [ils formeront en septembre 1876 un second recueil (posthume) des Contes d’une grand-mère] ; des récits « Voyage chez Monsieur Blaise », « Nuit d’hiver », « La Blonde Phœbé », ainsi que de la saynète La Laitière et le pot au lait dans Le Temps ; du « Souvenir d’Auvergne » pour l’Annuaire 1875 du Club Alpin ; articles nécrologiques sur Michel Lévy (L’Univers illustré) et Jules Boucoiran (Le Midi) ; préfaces pour Le Bleuet de Gustave Haller, et Au village de Jérémias Gotthelf.
2 janvier : « Mon grand-oncle » (Le Temps). 19 février : elle commence un roman qui restera inachevé, Albine Fiori. 18 mars : édition du recueil La Coupe (pièces et textes divers). 22 mars : elle fait son testament. 10 mai : préface au roman Jacques Dumont de Médéric Charot. 11-12 mai : article sur « Le Théâtre des marionnettes de Nohant » (Le Temps). 22 mai : elle achève un article sur les Dialogues et fragments philosophiques de Renan (il paraîtra après sa mort). 29 mai : dernière notation dans l’Agenda. 30 mai : aggravation des douleurs abdominales dont elle souffre depuis plusieurs jours, par suite d’une occlusion intestinale ; les médecins se relaient à son chevet, mais sans succès. 7 juin : elle prononce ses dernières paroles : « Adieu, adieu, je vais mourir… Laissez verdure ». Elle meurt le 8 juin au matin. Elle est enterrée le 10 juin dans le petit cimetière familial.
(1) Ce roman sera édité l’année suivante en volume ; comme pour Leone Leoni, les œuvres publiées d’abord en revue ou en feuilleton sont mentionnées à la date de cette première publication avec le nom du périodique entre crochets, les éditions en librairie suivant de peu la fin de la parution dans les périodiques. Nous ne mentionnerons pas dans les publications les pièces de théâtre, généralement éditées au moment de leur création parisienne. Nous avons négligé de recenser quelques petits articles ou préfaces, ainsi que divers textes inédits.
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