Conférence de Nicole Savy
le 11 février 2004, à 20h
au Lycée Suzanne Valadon à Limoges
George Sand et les arts visuels
Le 29 juin 2004 s’ouvrira au musée de la Vie romantique, à Paris, une exposition intitulée Une nature d’artiste, sur George Sand et les arts visuels. Nicole Savy est commissaire de cette exposition, qui s’inscrit dans le cadre du bicentenaire de la naissance de l’écrivain, dont cette année verra la célébration dans toute la France et à l’étranger.
Le personnage est resté célèbre, à vrai dire plus pour sa biographie que pour son œuvre : femme indépendante, aux amours illustres avec Musset et Chopin, Sand aimait, quitte à faire scandale, se travestir en homme, courir à cheval dans sa campagne du Berry, ou jouer la comédie sur son petit théâtre de Nohant. Elle fut aussi une grande républicaine et défendit avec générosité les droits des femmes et les droits de ceux qu’on appelait, au XIXe siècle, le peuple.
Mais l’essentiel est dans son œuvre littéraire, largement méconnue : elle compte pourtant quelque 90 romans et nouvelles, de nombreuses pièces et adaptations théâtrales, ainsi qu’une très belle œuvre autobiographique – Histoire de ma vie, entre autres – à laquelle il faut ajouter les 25 volumes publiés de sa correspondance. L’amie de Balzac et de Flaubert compte, elle aussi, parmi les grands écrivains romantiques.
Un autre aspect de l’œuvre de George Sand est resté longtemps totalement ignoré : c’est le dessin, qu’elle pratiqua toute sa vie, au point de songer à en faire son métier quand elle arriva à Paris, au début de la monarchie de Juillet. C’est de ces dessins, aquarelles et dendrites que parlera Nicole Savy, mais aussi de ses relations avec les arts et les artistes. Familière des musées et des Salons de peinture, Sand eut de nombreux amis peintres, sculpteurs, graveurs ou photographes parmi lesquels on compte Delacroix, Théodore Rousseau ou Nadar. Cette question des arts, à laquelle elle consacrait des discussions passionnées avec Eugène Delacroix, est bien sûr liée à sa conception de la littérature, entre le vrai et le beau, la nature et l’idéal. Questionnement caractéristique du romantisme, mais auquel elle apporta sa marque, bousculant par exemple les hiérarchies des genres et le « grand » art au profit des arts populaires.
durée de la conférence : 1h30
tarifs d’entrée : 8 euros pour les adultes et 2 euros pour les étudiants et les chômeurs