Parmi la longue série de citations célèbres de George Sand, nous trouvons :
« Vivre ! Que c’est doux ! Que c’est bon ! malgré les chagrins, les maris, l’ennui, les dettes, les parents, les cancans, malgré les poignantes douleurs et les fastidieuses tracasseries. Vivre ! C’est enivrant ! Aimer, être aimée ! c’est le bonheur ! c’est le ciel ! Ah ! ma foi, vive la vie d’artiste, notre devise est liberté ! «
Les biographes suivants reprennent cette phrase et la présentent comme extraite d’une lettre à Sainte-Beuve :
– Anne-Marie De Brem, George Sand, un diable de femme, éd. Découverte Gallimard, 2ème de couverture, donne la référence suivante : Lettre à Sainte-Beuve, Correspondance, 1831 – H. Dufour, George Sand la somnambule, éd. J’ai lu, p. 9, donne la même référence et ajoute, Correspondance tome 1. – J. Barry cite également la Correspondance avec Sainte-Beuve – L’ouvrage récemment paru : Album George Sand, édition du Chêne, p. 27 l’attribue à Histoire de ma vie…
Qu’en est-il exactement ? Le Tome premier de la Correspondance, éd. de Georges Lubin ne présente aucune lettre de Sand à Sainte-Beuve…
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Réponse de Sylvie Veys
Cher Monsieur,
La citation exacte est la suivante :
« Vivre ! que c’est doux ! Que c’est bon ! malgré les chagrins, les maris, l’ennui, les dettes, les parents, les cancans, malgré les poignantes douleurs et les fastidieuses tracasseries. Vivre ! c’est enivrant ! Aimer, être aimé ! c’est le bonheur ! c’est le Ciel ! Vous savez aimer aussi, vous. » (Correspondance, tome 1, p.921).
Cette lettre est écrite par George Sand le 19 juillet 1831 de Paris à son ami Charles Duvernet, et non pas à Sainte-Beuve puisque, comme vous le remarquez, il n’y a pas de lettre au célèbre critique dans le premier tome de la Correspondance de Georges Lubin. Cette lettre est écrite par l’auteur au moment où elle regagne la capitale pour la deuxième fois, selon l’accord passé avec son époux Casimir Dudevant, selon lequel elle passera alternativement 3 mois à Paris et 3 mois à Nohant. Votre question met en évidence la tendance malheureuse de certains auteurs à reprendre les citations de l’auteur les uns des autres sans retourner à la source qui reste, bien entendu, la Correspondance générale éditée par Georges Lubin. Bien à vous,
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