L’extrait suivant est issu d’un texte publié en 1835 dans la Revue des Deux Mondes, puis réuni en volume dans un livre intitulé Lettres d’un voyageur. Ce sont des sortes de lettres ouvertes adressées à des proches dans lesquelles elle développe des tas de propos souvent très personnels. Dans ce texte, George Sand dresse le portrait d’un ami de jeunesse qui a beaucoup compté pour elle : Jules Néraud. Elle raconte leur belle rencontre et présente magnifiquement l’initiateur passionnant et passionné qu’il a été pour elle. Il était originaire de La Châtre, qu’il avait quittée pour voir l’île de La Réunion et Madagascar. George Sand l’appelait le Malgache. Botaniste hors-pair, c’est lui qui l’initia aux études naturalistes ; George Sand mordit à l’hameçon pour ne plus jamais le lâcher. La botanique et l’amour de la République devinrent le ciment de leur amitié. Il cultivait un jardin sur la petite colline de Vavres, à La Châtre, sur la route de Briantes. Sand connaît bien l’endroit, il fait partie de ses coins de prédilection. Un beau jour, bien avant d’écrire ce souvenir, elle a vu dans le jardin du Malgache, des fleurs inconnues alors en Berry. Elle ne s’est pas gênée pour en voler une… Elle avait 16 ans… (Histoire de ma vie).