|
GEORGE SAND Lettres retrouvées ÉDITION ÉTABLIE, ANNOTÉE ET PRÉSENTÉE PAR THIERRY BODIN Gallimard – NRF, Paris, 2004, 498 p., 21 €.
Lettres retrouvées rassemble quatre cent cinquante huit lettres inédites de George Sand, de 1825 (c’est une jeune femme de vingt et un ans qui écrit à sa mère) jusqu’en 1876, quelques mois avant sa mort. À côté d’inconnus, d’éditeurs ou directeurs de revues, d’écrivains, de comédiens et directeurs de théâtre, d’amis et familiers ou de parents, on trouve bien des noms illustres, comme Liszt, Marie Dorval, Heine, Ledru-Rollin, Delacroix, Custine, Lamartine, Eugène Sue, les Dumas père et fils, Louis Blanc. Tourgueniev, Marie d’Agoult, etc., mais aussi sa mère, sa fille Solange, son compagnon Manceau ou son amie la cantatrice Pauline Viardot, à qui elle explique longuement sa rupture avec Chopin. C’est un portrait attachant de George Sand qui se dessine à travers ces lettres de toute une vie, depuis la jeune femme en butte aux rumeurs des bourgeois de La Châtre et la romancière débutante, jusqu’à l’écrivain illustre qui, à la fin de sa vie, prépare l’édition de ses œuvres complètes. On l’aura vue entre-temps gérer la maison et la terre de Nohant, planter son jardin, meubler ses divers domiciles, surveiller ses affaires, se passionner pour le théâtre, pour l’éducation du peuple. De nouveaux éléments sont donnés sur sa rupture avec Casimir Dudevant, son mari, sur ses liaisons avec Sandeau, Mérimée, Musset, Chopin (dont on lira une lettre inédite au retour de Majorque), sur ses relations difficiles avec sa fille, mais aussi son attachement à sa famille et à ses chères petites-filles. Ces Lettres retrouvées sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut à la connaissance de la personnalité riche et complexe de George Sand.
|