Bonjour,
Serait-il possible de recevoir des informations sur la nature des relations entre George Sand et Gustave Flaubert ?

Réponse d’Aline Alquier

George Sand rencontre Gustave Flaubert, son cadet de 17 ans, le 30 avril 1857 à l’Odéon. Leur correspondance débute en 1863. Indignée par la manière dont la critique éreinte le Salammbô de son confrère, Sand fait paraître dans La Presse du 28 décembre 1862 un article « enthousiaste » ; Flaubert l’en ayant remerciée, elle lui écrit le 28 janvier 1862, l’invitant à venir la voir. (« mais je suis âgée, n’attendez pas que je sois en enfance »). Ce n’est que le début d’une longue et belle correspondance, dont la partie sandienne, accompagnée de résumés de lettres de Flaubert, occupe les t.XVII à XXIV de la Correspondance de George Sand, éd.Lubin, Garnier, sans compter des références dans les tomes de suppléments. Bien que de conceptions littéraires très éloignées des recherches de Flaubert, Sand affirme dans une lettre à François Buloz du 17 février 1863 que ce Flaubert qu’elle connaît à peine « est un homme original et fort ». Elle apprécie donc mieux que la critique un écrivain bien moins coté qu’elle-même en son temps, à qui l’avenir rendra heureusement justice.
La qualité de ce nouveau correspondant entraîne Sand à étinceler dans la réplique. Leurs échanges portent sur un large éventail d’événements littéraires, politiques et familiers, ils deviennent presque des membres à part entière de leurs familles respectives. Sand fournit à Flaubert des évocations de 1848 dont il s’inspire pour camper, avec quelque ironie, des militants-héros de l’Education Sentimentale.
Flaubert vient à Nohant en novembre 1869 et en avril 1873 ; tout ému, il participe aux obsèques de la romancière en 1876. George Sand se rend à Croisset deux fois en 1866, une fois en 1868.
Pour suivre le déroulement de leurs relations, il faut se reporter à la Correspondance Flaubert -Sand, republiée avec des inédits, éclairée par les excellents commentaires du chercheur néerlandais A.F.Jacob (Paris, Flammarion, 1981).